Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain sont irrésistibles dans ce polar comique, divertissement d’une grande intelligence, en salles ce mercredi 21 décembre.

Par Yves Jaeglé
Un acteur de la Comédie-Française meurt en pleine représentation, victime d’un empoisonnement. Martin (Vincent Lacoste), le comédien qui lui donnait la réplique, entend ses derniers mots, « assassinat… le parfum vert… », les derniers mots se révélant être le nom d’une organisation criminelle. Il se retrouve lui-même kidnappé, puis poursuivi par la police, tout en menant l’enquête avec Claire (Sandrine Kiberlain), une autrice de BD rencontrée par hasard dans sa fuite en pleine rue, et qui trouve amusant cet hurluberlu recherché par les forces de l’ordre.« Le Parfum vert » dégage une fragrance irrésistible de comédie policière, entre le Hitchcock de « Jeune et innocent » et le Woody Allen de « Meurtre mystérieux à Manhattan », de Paris à Budapest. Certains penseront à un « Tintin » déjanté dans la malice enfantine de l’enquête. Nicolas Pariser réussit un film très méticuleux qui ne se prend pas au sérieux, avec un couple hilarant et romantique.Un formidable directeur d’acteursComme dans « Alice et le Maire », qui avait offert un César de la meilleure actrice à Anaïs Demoustier - aux côtés de Fabrice Luchini - le cinéaste s’affirme à nouveau comme un formidable directeur d’acteurs. Sandrine Kiberlain joue avec une gourmandise contagieuse la détective amatrice qui voit tout avant les vrais policiers, et son attirance non dite pour un homme bien plus jeune et seulement coupable d’être si séduisant. Décidément très plastique, Vincent Lacoste invente lui aussi des couleurs qu’on ne lui connaissait pas, une sorte d’acharnement somnambulique - il a été drogué - à trouver la vérité, puisqu’on ne peut compter sur personne.
La galerie de seconds rôles ajoute à cette allégresse noire, de Rüdiger Vogler, acteur fétiche de Wim Wenders dans les années 1970, à Léonie Simaga, ex-sociétaire de la Comédie-Française. Quelle comédie que ce « Parfum vert », mais plutôt américaine de la grande époque, comme une parodie, un clin d’œil et un hommage. Parfumez-vous sans réserves de cette nostalgie rieuse !
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